Conseils pour vos FINANCES
À quelle heure, le prochain krach boursier?
[crédit photo: Pexels | Andrea Piacquadio]
- Régulièrement, des investisseurs me demandent quand aura lieu le prochain krach? D’autres affirment qu’on est sûrement mûrs pour une récession sévère!
- En réponse à cela, je cabotine un peu en rétorquant que, chaque semaine depuis 1531, l’année des premiers échanges publics à la bourse d’Anvers, on prévoit un terrible krach pour… la semaine prochaine.
Cet été, les grands indices de la bourse battent des records et atteignent des niveaux jamais vus.
Doit-on s’en inquiéter? Pas nécessairement.
Il est vrai que depuis maintenant 200 séances, le principal indice de la bourse américaine, le S&P 500, n’a pas fléchi de plus de 5%.
- C’est plutôt inhabituel, mais ça ne veut pas nécessairement dire qu’il est mûr pour piquer du nez.
Ce n’est pas une première.
Depuis la création de l’indice, il est arrivé quelques fois qu’il réalise une séquence du genre.
- Ainsi, entre le 21 décembre 1994 et le 12 juillet 1996, en 394 jours de séance, le S&P 500 n’a pas une seule fois plié l’échine de plus de 5% .
- Il en a profité pour enregistrer pendant cette période une croissance de 41,4%.
Marché surévalué?
Pour juger si un indice ou un titre est cher, il est sage de regarder ses ratios en fonction du contexte économique, mais aussi en tenant compte des bénéfices par action et des taux directeurs imposés par les banques centrales.
Un exemple tiré du marché immobilier pour vous exposer mon point de vue:
Prenons deux bâtisses identiques, de 6 logements chacune, construites par le même entrepreneur en 1990.
Les deux sont en vente en même temps et au même prix: 1 million $.
- Celle située à Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal, est complètement rénovée et rapporte 110 000 $ en revenus annuels.
- L’autre est dans le quartier Rosemont à Montréal, elle nécessite d’importants travaux et engendre des revenus de 43 000 $.
Les deux se vendent au même prix.
Les deux sont dans le marché du Montréal métropolitain.
- La bâtisse située à Montréal est certainement la plus chère si on se base sur les revenus.
- Pourtant, en fonction de sa localisation et de son potentiel de croissance de la valeur marchande, elle peut quand même représenter un bon achat – mais plus risqué.
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L’impact des taux d’intérêt sur la bourse:
Au dernier trimestre de 2019, soit avant la pandémie, le bénéfice moyen par action du S&P 500 était de 35,53 $.
En 2021, le bénéfice par action moyen est de 45,95$, soit 29,3% de plus.
Pendant, la même période l’indice a gagné 36,2%.
Même si c’est un peu plus élevé, on voit une corrélation évidente entre la valeur de l’indice et les profits des entreprises qui le composent.
Mais pendant la même période, les taux directeurs américains ont chuté, d’une fourchette de 1,00 à 1,25% à une fourchette de 0 à 0,25%.
- Cette variable importante a dirigé des capitaux vers les marchés boursiers (et l’immobilier) parce que les investisseurs ont acquis la certitude que les placements sécuritaires, à revenus fixes, ne sont plus en mesure de compenser l’inflation.
- Dans une telle situation, on devient collectivement plus «téméraires» dans nos choix de placement. Et ça favorise la bourse.
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Si les valorisations actuelles vous effraient malgré tout, rappelez-vous que le marché ne se limite pas aux indices.
Allez sur d’autres terrains de jeux. Envisagez:
- les petites et moyennes capitalisations;
- les marchés européens et émergents; et
- les titres individuels de sociétés moins glamour que celles qui font les manchettes au quotidien.
Quant au risque de récession, il n’y a pas de gros nuages noirs à l’horizon.
Les signes typiques de l’imminence d’une contraction du PIB sont absents de notre environnement économique.
- L’indice ISM du secteur manufacturier est supérieur à 45.
- La courbe des rendements des obligations n’est pas inversée.
- Il n’y a pas de resserrement important des conditions de financement en vue.
- Les mises en chantiers ne ralentissent pas.
On observe peut-être des tendances inflationnistes; mais les économistes ne sont pas du tout convaincus que l’inflation demeurera après la fin officielle de la pandémie.
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