Rapport de la Coroner: la mort de Joyce Echaquan «aurait pu être évitée»
Publié le 5 oct. 2021
La coroner Géhane Kamel (Source: capture du point de presse diffusé par Radio-Canada)
- Selon les conclusions présentées ce matin par la coroner qui a enquêté sur la mort de la mère de famille atikamekw, il s’agit d’un «décès accidentel» qui «aurait pu être évité».
- Une semaine après le premier anniversaire de la mort de Joyce Echaquan, la coroner Géhane Kamel estime qu’elle n’outrepasse pas son mandat en recommandant à Québec de reconnaître l’existence du racisme systémique.
La coroner tire 3 conclusions de son enquête.
Joyce Echaquan est décédée:
- «d’un œdème pulmonaire provoqué par un choc cardiogénique dans un contexte de cœur malade» – cardiomyopathie préexistante; et
- «de manœuvres possiblement délétères», comme le maintien en décubitus dorsal – allongée sur le dos – sous contentions sans surveillance adéquate».
«Le racisme et les préjugés» qu’elle a subis à l’hôpital ont «certainement» contribué à son décès.
C’est un «décès accidentel, mais il «aurait pu être évité».
- Selon la coroner, il ne s’agit pas d’un «décès naturel»: Joyce Echaquan n’a pas eu accès aux soins qu’elle aurait dû recevoir.
Le rapport recommande surtout:
- au gouvernement de reconnaître le racisme systémique au sein des institutions québécoises;
- au CISSS de Lanaudière d’intégrer un agent de liaison de la communauté de Manawan aux équipes de soins; et
- au ministère de l’Enseignement supérieur de former les médecins et les infirmières aux réalités des patients autochtones – notamment avec des stages au sein des communautés.
En ce qui concerne le racisme systémique:
Selon la coroner, ce décès est «une preuve réelle que le système a échoué».
- «Le racisme systémique ne prétend pas que chaque individu qui compose ce système est raciste», précise Géhane Kamel: mais il s’agit d’un système qui «contribue à banaliser et à marginaliser les communautés autochtones».
- «C’est un système empreint de préjugés et de biais, dit-elle, qui a contribué à ne pas prendre la situation au sérieux».