Précarisés par la pandémie, 63% des artistes québécois se disent en détresse psychologique

Publié le 15 mars 2021
par Johanna Sabys
Précarisés par la pandémie, 63% des artistes québécois se disent en détresse psychologique

(Photo Unsplash)

  • Sept associations représentant 20 000 travailleurs ont publié ce matin un rapport accablant sur les effets de la pandémie dans le milieu des arts et de la culture. 
  • Les arts et spectacles ont vu leur PIB chuter de 54% au printemps 2020 par rapport au printemps 2019. À cause de la crise sanitaire, près de 30 000 personnes ont perdu leur emploi dans ce secteur.

Sept associations du milieu des arts et de la culture, dont l’Union des artistes (UDA), ont interrogé plus de 2000 membres en décembre et janvier derniers pour dresser un portrait de la situation économique et psychologique du milieu culturel.

Le rapport montre que le secteur était en crise bien avant la pandémie. En 2019, les travailleurs autonomes du milieu culturel n’atteignaient pas le seuil de faible revenu pour une personne seule – établi à 24 220 $.

Mais la crise sanitaire a exacerbé la précarité des artistes. Plus de 35% des artistes interrogés disent avoir dû chercher un travail hors du secteur culturel l’année dernière, à cause des pertes d’emplois et de la stagnation des salaires.  

Le sondage révèle une forte détresse psychologique depuis le début de la pandémie:

  • 43% présentent des symptômes de dépression majeure;
  • 40% considèrent abandonner leur carrière; et
  • 10% disent avoir eu des pensées suicidaires. 

Les associations proposent plusieurs mesures pour relancer et pérenniser le secteur de la culture:

  • réformer les lois pour inclure les travailleurs autonomes au régime d’assurance emploi et réviser les deux lois sur le statut de l’artiste (LSA);
  • revoir les modèles de financement pour s’assurer que les artistes, créateurs et professionnels de la culture en profitent; 
  • investir pour assurer la reprise d’activités des musées, salles de spectacle, théâtres et festivals; 
  • financer des programmes de soutien en santé mentale, et d’appui à la création et au renouvellement des expertises.
Johanna Sabys