Même avec 1,75 milliard $, Ottawa pourrait peiner à brancher les régions à un Internet haute vitesse fiable

Mis à jour le 27 janv. 2021
par Alain McKenna

(Image Unsplash)

  • En ajoutant 750 millions $ au milliard de dollars déjà prévu pour étendre l’Internet haute vitesse aux régions éloignées, Ottawa espère brancher 98% des Canadiens à l’Internet haute vitesse d’ici 2026.
  • Cela risque d’être beaucoup plus long, craint Ebox, un fournisseur indépendant qui accuse les géants nationaux d’une mauvaise foi qui provoquerait des coûts et des délais importants.

Telesat recevra 600 millions $ d’Ottawa pour déployer des satellites qui offriront Internet aux régions les plus éloignées, et 150 millions $ iront à des branchements ruraux déjà prévus, a annoncé Justin Trudeau ce matin.

  • «Une connexion Internet qui coupe durant un appel vidéo ou qui empêche d’acheminer des travaux scolaires n’est plus un tracas, mais une barrière», a illustré le premier ministre.
  • Mais «pour que ça ne coupe pas, ça prend une connexion câblée, et quand des entreprises comme la nôtre souhaitent déployer un réseau, les gros joueurs nous mettent des bâtons dans les roues», rétorque Jean-Philippe Béïque, PDG d’Ebox, un important fournisseur indépendant québécois, en entrevue à InfoBref.

Pour brancher une communauté à Internet, il faut passer par les structures déjà en place. Au Québec, les poteaux d’Hydro-Québec côtoient ceux de Bell et il faut donc négocier avec ces grandes entreprises pour y installer son propre câble.

  • Bell se fait régulièrement tirer l’oreille, à tel point que Québec a dû intervenir, il y a quelques jours, pour promettre un meilleur partage de l’infrastructure de Bell avec des tiers.
  • Mais ce n’est pas simple: certains litiges datant de 2015 sont encore devant les tribunaux et empêchent de terminer des projets annoncés il y a cinq ans.

Cette situation rend Jean-Philippe Béïque moins optimiste que le gouvernement fédéral: «Je doute fort qu’on branchera toutes les régions comme promis en 2026».

Alain McKenna
Même avec 1,75 milliard $, Ottawa pourrait peiner à brancher les régions à un Internet haute vitesse fiable

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