La prise de participation du gouvernement fédéral fait plonger le titre d’Air Canada en bourse
Mis à jour le 23 oct. 2021
Publié le 13 avr. 2021
(source: Air Canada)
- Dans le cadre de son plan d’aide de 5,9 milliards $, le gouvernement fédéral achètera pour 500 millions $ d’actions d’Air Canada à un prix de 23,18$ chacune, et il se réserve le droit d’en acheter d’ici dix ans 400 millions $ à 27,28$ chacune. Si Ottawa exerce cette option, il détiendra presque 10% des actions votantes du transporteur.
- Ottawa redevient ainsi actionnaire d’Air Canada pour la première fois depuis 1988, alors que le secteur aérien était déréglementé et que la société était privatisée. Les réactions au retour de l’État comme actionnaire sont mitigées et ont fait chuter le titre d’Air Canada à la bourse de Toronto.
Le prix payé par Ottawa pour ses actions d’Air Canada a mené plusieurs analystes à revoir à la baisse leurs prévisions quant à sa valeur en bourse.
- La Banque Nationale, la Banque Scotia et la Banque TD ont toutes trois abaissé aujourd’hui de 31$ à 29$ la valeur-cible sur 12 mois du titre d’Air Canada en raison de cette prise de participation.
- À plus long terme, les analystes croient toutefois qu’Air Canada a maintenant les liquidités nécessaires pour espérer se relancer quand le secteur de l’aviation international redémarrera.
Les investisseurs boursiers ne sont pas les seuls à voir des aspects négatifs dans le retour du gouvernement fédéral comme actionnaire. C’est aussi le cas de certains autres transporteurs.
Air Canada garantit qu’elle assurera entre autres la liaison avec les régions abandonnées en raison de la pandémie.
- Certains transporteurs régionaux comme Pascan Aviation, qui dessert la plupart des régions du Québec à partir de l’aéroport de Saint-Hubert, sur la rive-sud de Montréal, pourraient trouver que l’aide fédérale donnera à Air Canada un avantage concurrentiel injuste.
- À Québec, la députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, demande qu’Air Canada sous-traite ses vols régionaux aux transporteurs déjà présents, plutôt que leur faire concurrence.
Cela dit, la plupart des observateurs jugent que, de façon générale, Ottawa a bien fait d’intervenir pour soutenir Air Canada, et s’attendent à d’autres mesures prochainement pour aider d’autres entreprises du secteur de l’aviation.