Jeune entreprise québécoise innovante (financée par Anges Québec)
Oneka rend potable l’eau de mer, grâce à l’énergie des vagues
Dragan Tutic, cofondateur et président d’Oneka
- L’accès à l’eau potable est un problème mondial qui va s’accentuer dans les prochaines décennies.
- Oneka, une jeune pousse de Sherbrooke, a conçu un système pour abreuver les régions côtières où l’eau potable est rare. Il exploite l’énergie des vagues pour produire de l’eau potable à partir d’eau de mer.
Le problème auquel s’attaque l’entreprise est le manque d’accès à l’eau potable.
«Beaucoup de régions doivent se tourner vers des sources d’eau alternatives. Certaines populations côtières dessalent l’eau salée de la mer pour la rendre potable», explique à InfoBref Dragan Tutic, cofondateur et président d’Oneka.
Mais le procédé le plus courant actuellement pour dessaler l’eau émet beaucoup de gaz à effet de serre.
- Ce procédé requiert une importante quantité d’énergie pour dessaler un seul litre d’eau.
- Or, il utilise des génératrices alimentées par des combustibles fossiles.
«Ce n’est pas très écologique, parce que cela revient à transformer du carburant en eau potable», souligne l’entrepreneur.
La solution qu’apporte Oneka est un dispositif de dessalement alimenté par une source d’énergie renouvelable: celle des vagues.
Ce dispositif est installé sur une bouée qui flotte au large, attachée à une encre déposée au fond de la mer.
Il produit une eau conforme aux normes de l’Organisation mondiale de la santé.
- L’énergie des vagues permet de faire fonctionner un système de dessalement.
- Un procédé d’osmose inversée retire les contaminants de l’eau.
Une fois purifiée, l’eau est acheminée vers la côte au moyen d’un tuyau raccordé à la bouée et posé au fond de l’océan.
En plus d’être écologique, ce système a d’autres avantages:
- Contrairement à d’autres procédés de dessalement, celui d’Oneka n’impose pas l’acquisition ni la location de terrain.
- Les ancres en béton utilisées pour fixer les bouées peuvent servir de support pour abriter la vie marine.
Le modèle d’affaires de l’entreprise est de vendre l’eau dessalée à des groupes ou des communautés situées près de la mer, par exemple des villes, des hôtels, des complexes industriels ou même des fermes.
Oneka leur fournit les bouées et en assure l’installation et la maintenance.
Elle facture ensuite à ses clients le volume d’eau consommée. Il n’y a pas de frais pour l’installation.
«Pour le moment, on vise surtout à ajouter aux sources d’eau potable qu’utilisent déjà nos clients», précise Dragan Tutic.
Oneka propose 3 modèles de bouée qui peuvent, selon le modèle, approvisionner jusqu’à:
- 30 personnes;
- 300 personnes; ou
- 1500 personnes.
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Actuellement, l’entreprise sherbrookoise emploie une trentaine d’employés à temps plein.
Elle a commencé l’an dernier à commercialiser ses services au Chili, près de Santiago, la capitale, dans une communauté de plusieurs centaines de personnes.
L’équipe d’Oneka travaille à développer un quatrième modèle de bouée pour desservir des populations plus importantes, jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de personnes.
La jeune pousse a remporté aux États-Unis le prix Waves to water, qui s’accompagnait d’une bourse de 729 000 $US.
Depuis son lancement en 2016, Oneka a réalisé 3 tours de financement – dont, en 2018, un de 2 millions $ mené par les anges investisseurs d’Anges Québec et le fonds AQC Capital, qui ont réinvesti dans l’entreprise par la suite.
Prochaines étapes pour Oneka:
À court terme, l’entreprise veut faire aboutir ses projets commerciaux déjà en cours. Elle travaille actuellement sur des projets en Floride et dans les Caraïbes.
À plus long terme, Dragan Tutic cite le slogan de l’entreprise: «notre objectif ultime est de faire des océans une source d’eau douce durable, accessible et abordable. En d’autres mots, on veut produire l’eau la moins chère et de manière responsable».