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Analyse POLITIQUE

L’extrémisme de droite est présent au Canada

Mis à jour le 17 janv. 2021
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
L’extrémisme de droite est présent au Canada

L’incendie du parlement en 1849, tableau attribué à Joseph Légaré
(gracieuseté du Musée McCord)

  • Un assaut comme celui du 6 janvier contre le Capitole à Washington pourrait-il se produire au Canada? La réponse courte est non. Pas de la même manière.
  • Mais la montée de l’extrémisme de droite aux États-Unis est contagieuse. Il faut s’en préoccuper. Depuis déjà quelques années, ce virus se propage de ce côté-ci de la frontière.

Une foule déchaînée montant à l’assaut du Parlement canadien est difficilement imaginable.

Pourtant cela est déjà arrivé.

Certes, cela remonte à 1845. Une foule déchaînée a envahi le parlement du Haut et du Bas-Canada situé à Montréal. L’édifice de la Place d’Youville a été mis à feu et à sang.

Inimaginable aujourd’hui car le Canada, aime-t-on penser, est le pays de «la paix, de l’ordre et du bon gouvernement».

  • Un pays à l’inverse des États-Unis par ses valeurs et ses comportements.
  • Un pays où les tensions sociales sont apaisées par des politiques de redistribution.

Des assauts contre l’autorité de l’État canadien surviennent néanmoins de plus en plus souvent sous la forme de tentatives d’attentats à la vie de ses dirigeants.

Quelques événements récents:

  • Septembre 2012: Richard Henry Bain veut s’en prendre à la cheffe péquiste Pauline Marois tout juste élue premier ministre du Québec. Il rate son coup, mais tue une personne et en blesse une autre.
  • Octobre 2014: Michael Zehaf-Bibeau, un militant du groupe État islamique, abat un militaire devant le monument au soldat inconnu à Ottawa, puis pénètre au Parlement dans l’intention de faire un carnage.
  • Juin 2020: Corey Hurren, un réserviste de l’armée canadienne, se présente à Rideau Hall lourdement armé. Il est à la recherche du premier ministre Justin Trudeau. Il est arrêté. On trouve sur ses réseaux sociaux de nombreuses références au mouvement QAnon.

À ces actes violents, il faut ajouter les menaces de mort proférées sur les réseaux sociaux visant le plus souvent les premiers ministres. Menaces qui sont le fait d’individus qu’on dira à l’esprit dérangé, mais influencés par des idéologies et par les groupes les propageant.

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Les idéologies ne connaissent pas les frontières.

Les groupes qui menaient la charge contre le Capitole sont pour plusieurs présents au Canada.

  • Parmi eux, il y a les Proud Boys, et QAnon – dont les tenants francophones des théories conspirationnistes sur l’origine de la Covid-19 et du vaccin sont nombreux au Québec.

Des voix invitent les autorités canadiennes à inscrire certains de ces groupes sur la liste de groupes terroristes.

Soit, mais il y a plus important.

Il faut s’attacher à comprendre la nature des inquiétudes et du sentiment de révolte qui s’alimentent à la persistance d’inégalités sociales et économiques. Si celles-ci sont moins grandes au Canada qu’aux États-Unis, elles existent bel et bien.

Les politiciens de droite américains ont exacerbé les tensions sociales à des fins électorales.

La méthode Trump rebute les Canadiens. Un sondage Léger réalisé avant les élections américaines montre que seulement 16% d’entre eux souhaitaient la réélection de Donald Trump.

Rassurant, mais il faut voir que chez les électeurs conservateurs cette proportion passait à 41%.

Cela permet de mieux comprendre les clins d’œil que lance à l’occasion le chef conservateur Erin O’Toole aux partisans des groupes d’extrême-droite.

Cela est moins rassurant.

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Bernard Descôteaux