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Entrevue

Les GMF ne remplissent pas leurs missions, déplore une étude de l’Iris

Mis à jour le 27 mai 2022
par Johanna Sabys
Les GMF ne remplissent pas leurs missions, déplore une étude de l’Iris

(source: Pixnio)

  • 20 ans après leur création par François Legault, alors ministre de la Santé, les groupes de médecine de famille (GMF) n’ont pas amélioré l’accès aux médecins et aux services psychosociaux ni désengorgé les urgences, déplore une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (Iris). 
  • Au contraire, les GMF demandent même aux urgences de les dépanner et de prendre en charge leurs patients les soirs et fins de semaine, explique à InfoBref Anne Plourde, chercheuse à l’Iris et autrice de l’étude.  

Les groupes de médecine de famille (GMF) devaient remplir 3 missions: 

  • accroître l’accès de la population aux médecins de famille; 
  • désengorger les urgences des hôpitaux; et 
  • améliorer l’accès aux services psychosociaux de première ligne.

«Les GMF n’ont atteint aucun de ces objectifs», affirme Anne Plourde, chercheuse postdoctorale à l’Iris et à l’Université York, en Ontario. 

La liste d’attente pour obtenir un médecin de famille s’allonge.  

  • Depuis 2014-2015, le ratio de patients par médecin de GMF n’a augmenté que de 2%, alors que la croissance du nombre de médecins en GMF a, elle, été plus rapide.
  • L’adhésion des médecins aux GMF ne permet donc pas de prendre en charge davantage de patients, souligne la chercheuse. 

Les GMF n’ont pas permis de désengorger les urgences.  

  • 41% des GMF ont une entente avec un autre établissement pour qu’il assure une partie des heures d’ouverture, le soir et en fin de semaine.  
  • Or, parmi eux, 15% ont conclu ce type d’entente avec l’urgence d’un hôpital.

Les GMF-réseaux n’ont pas non plus apporté de solution.

Ces «supercliniques» reçoivent un financement supplémentaire pour servir de mini-urgence et désengorger davantage les hôpitaux, indique-t-elle. 

  • Ils doivent réserver un certain nombre de rendez-vous par an à des patients non-inscrits auprès de médecins de GMF. 
  • Or, dit-la chercheuse, plus de la moitié des GMF-réseaux n’atteignent pas cette exigence, et en sont même parfois très loin.

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L’accès aux consultations psychosociales a diminué pour les personnes non inscrites, qui représentent encore un tiers de la population. 

  • Les GMF n’ont pas permis d’ajouter de nouveaux services, explique Anne Plourde: on a seulement transféré des travailleurs sociaux dans les GMF.
  • Les professionnels qui étaient avant accessibles à l’ensemble de la population, dans les CLSC, sont désormais réservés aux patients inscrits aux médecins de GMF. 

Pour que les GMF remplissent leur mission, la chercheuse de l’Iris suggère de: 

  • les transformer en organismes à but non lucratif, gérés par des conseils d’administration élus; et
  • mettre l’équipe multidisciplinaire complète en première ligne, pour enlever un peu de pression aux médecins qui servent actuellement de seules portes d’entrée. 
Johanna Sabys