Cop26: les accords sur le méthane et la déforestation sont-ils des avancées?

Mis à jour le 22 juil 2022
par Johanna Sabys
Cop26: les accords sur le méthane et la déforestation sont-ils des avancées?

(Source: Pixabay)

  • Une centaine de pays se sont engagés en novembre 2021 à réduire leurs émissions de méthane d’au moins 30% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Une centaine d’autres pays ont promis de mettre fin à la déforestation d’ici 2030. 
  • Il s’agit des premiers accords conclus lors de la Conférence sur les changements climatiques (Cop26). Mais les plus gros pollueurs de la planète n’ont pas signé l’accord sur le méthane. Et les pays s’étaient déjà engagés – sans succès – à freiner la déforestation en 2014. 

30% de méthane en moins d’ici 2030

C’est l’engagement qu’ont pris une centaine de pays qui représentent ensemble plus de 70% du PIB mondial et 40% des émissions de méthane. 

Pourquoi c’est important: après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane est le 2gaz à effet de serre (GES) lié aux activités humaines – comme l’élevage, l’industrie pétrolière et gazière et la gestion des déchets – qui a le plus d’impact sur le réchauffement climatique.   

  • Il subsiste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, mais il la réchauffe 80 fois plus.
  • Il est responsable d’environ 30% du réchauffement de la Terre depuis la révolution industrielle. 

«C’est un moment historique», croit Fatih Birol, le chef de l’Agence internationale de l’énergie, parce qu’il n’y avait jusqu’ici aucun accord international de réduction du méthane. 

  • Selon lui, cet engagement permettra d’éliminer d’ici 10 ans l’équivalent de l’ensemble des émissions mondiales du secteur des transports.  

Mais la Chine, l’Inde et la Russie n’ont pas signé l’accord

  • Ces pays sont respectivement le 1er, 3e et 4e plus gros pollueurs de la planète [top 10 des plus gros pollueurs dans notre article de lundi].

Enrayer la déforestation d’ici 2030 

C’est un autre engagement déclaré à la Cop26. 

Il a été pris par une centaine de pays qui abritent 86% des forêts mondiales, dont le Canada, les États-Unis, la Chine, la Russie et le Brésil. 

  •  Depuis l’arrivée au pouvoir du président brésilien Jair Bolsonaro en 2019, la forêt amazonienne a perdu chaque année 10 000 km2 – contre 6500 km2 par an au cours des 10 années précédentes. 

Pourquoi c’est important: les forêts absorbent une grande partie des milliards de tonnes de GES relâchées dans l’atmosphère. Elles jouent donc un rôle essentiel pour lutter contre la crise climatique. 

Actuellement, elles perdent la superficie de 27 terrains de football par minute dans le monde.  

  • Le rythme de la déforestation s’est même accéléré: l’an dernier, la destruction de forêts primaires était en hausse de 12% par rapport à 2019. 

Mais cet accord sera-t-il respecté? 

Des acteurs environnementaux craignent que cet engagement soit un échec, comme l’a été la Déclaration de New York sur les forêts de 2014. 

  • Cette déclaration, approuvée par de nombreux pays, de grandes entreprises et des organisations civiles et autochtones, prévoyait déjà de diviser de moitié la déforestation en 2020 et d’y mettre fin en 2030. 

De plus, ces organismes jugent la cible de 2030 pour mettre fin à la déforestation beaucoup trop lointaine.

Johanna Sabys