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Analyse POLITIQUE

Dépenses militaires: le Canada est encore le mauvais élève de la classe

Publié le 18 mars 2022
Bernard Descôteaux
par Bernard Descôteaux
Chroniqueur politique à InfoBref, ancien directeur du Devoir
Dépenses militaires: le Canada est encore le mauvais élève de la classe

(source: site des Forces armées canadiennes)

  • L’invasion de l’Ukraine par la Russie force le Canada à un examen lucide de sa capacité à remplir ses obligations en matière de défense, sur son territoire comme auprès de ses alliés.
  • Les gouvernements canadiens ont presque tous privilégié ces dernières décennies les programmes sociaux plutôt que militaires. Les circonstances contraignent le Canada à rattraper son retard.

Le Canada n’est pas un va-t’en-guerre.

  • Il a toujours préféré jouer les pacificateurs au sein de missions de paix de l’ONU.
  • Lorsqu’il s’est joint à des forces d’intervention, comme au Kosovo, il l’a fait sous le drapeau onusien.

Ce pays ne s’est jamais vu comme un belligérant.

Il a toujours manifesté une retenue face aux pressions de ses alliés pour qu’il augmente ses dépenses militaires, préférant investir dans le développement de programmes sociaux.

Aujourd’hui, la guerre en Ukraine le soumet à un test de réalité.

Les menaces auxquelles il se trouve confronté ont changé et sa capacité à remplir son rôle sur le plan de la sécurité apparait incertaine.

Le premier à en convenir est le chef d’état-major des Forces armées canadiennes, Wayne Eyre.

  • Il y a quelques jours, il avouait être inquiet de l’état de préparation de ses troupes si le Canada devait intervenir en Ukraine.

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Avec l’éclatement de l’URSS au début des années 1990, la course aux armements a fait une pause.

  • Comme d’autres, le Canada a réduit ses dépenses militaires et reporté la mise à niveau des équipements des Forces armées canadiennes.
  • Tout coutait trop cher.

Le Canada n’est pas le seul à avoir résisté à l’inflation des dépenses militaires.

Comme plusieurs autres pays de l’OTAN, il a ignoré les injonctions du président Donald Trump à consacrer 2% de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.

À cause de l’invasion de l’Ukraine, ces résistances tombent.

L’Allemagne donne l’exemple, annonçant même une enveloppe exceptionnelle de 100 milliards d’euros.

Les Pays-Bas porteront aussi leur budget de défense à ce 2% de leur PIB, ce que le Royaume-Uni a déjà fait.


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Le Canada hésite à suivre le mouvement.

Les 25 milliards $ qu’il consacre annuellement à la défense représentent 1,39% de son PIB.

Il faudrait porter ce budget à 32 $ milliards pour atteindre le seuil symbolique de 2%.

Le premier ministre Trudeau dit qu’il n’écarte aucune hypothèse.

Sa ministre de la Défense rappelle cependant que, déjà, le gouvernement s’était engagé en 2016 à augmenter le budget de son ministère de 70% d’ici 2027. 

Sous-entendu: cette augmentation serait suffisante.

Ottawa ne ressent pas la même urgence que Berlin et les autres capitales européennes.

  • Si le conflit s’étendait, ce serait dans leur cour immédiate, pas dans la nôtre

Néanmoins, le baromètre vient de changer aussi pour le Canada. Du beau fixe, il est passé à orages possibles.

Il lui faudra accroitre sa capacité de défense et l’adapter aux nouvelles menaces qui, en plus du front européen, se trouveront sur les fronts arctique et pacifique.


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La décision qui doit être prise est moins de savoir si le Canada suivra le mouvement de ses alliés, que de déterminer le rythme auquel il le fera.

La réponse à cette question se trouvera sans doute dans le prochain budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, le mois prochain.

S’il n’en tient qu’à elle, elle accélèrera le rythme des dépenses militaires.

Sans être un faucon, elle fait partie de ceux qui croient que, pour obtenir la paix, il faut préparer la guerre.

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Bernard Descôteaux