Conseils pour vos FINANCES
Êtes-vous investisseur? Ou spéculateur?
[crédit photo: Esraa Gamal | Unsplash]
- Il est relativement facile de distinguer un investisseur d’un spéculateur. Les deux peuvent subir des replis de valeur dans leur portefeuille, mais le spéculateur vivra plus souvent qu’à son tour des pertes permanentes.
- Un spéculateur ne participe pas à la construction d’une idée, d’une innovation, ni d’un projet de société. Il agit uniquement pour son profit personnel.
L’inspiration pour cette chronique m’est venue d’échanges avec une connaissance que je surnomme affectueusement «Yvan Duvent».
Il a toujours été dans la vente. Naturellement, il se sent investi d’une mission de convaincre ses interlocuteurs d’adhérer à ses idées et opinions.
Tout peut être un «investissement» à ses yeux.
À l’entendre, il a ainsi «investi» dans une table de billard, un spa, un ensemble de jardins et dans des… penny stocks et les cryptos.
Je me retiens de lui faire la morale, car il est si expressif et coloré qu’il en est distrayant. Surtout quand il utilise son jargon d’expert dyslexique.
- Le meilleur lapsus qu’il m’a lancé est sans doute celui-ci: «Tu ne connais rien dans la chaine de bluff!».
- Après 3 mois, j’en rigole encore.
Vous devinez qu’Yvan est plus spéculateur qu’investisseur. Selon lui, «j’ai un bon feeling» est une excellente raison d’ouvrir son portefeuille.
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Le spéculateur n’a pas de temps à perdre
Si l’investisseur et le spéculateur ont quelque chose en commun, c’est bien la compréhension que le temps est précieux.
Mais ce qu’ils en font est en opposition.
L’investisseur fait du temps son allié.
- Il comprend que le temps réduit les risques et engendre de la valeur.
Le spéculateur n’a pas de temps à perdre.
- Il souhaite faire les gains les plus grands possible dans l’intervalle de temps le plus court.
- C’est pour cela qu’il butine souvent d’un titre à l’autre.
Parfois, cependant, la ligne qui les sépare est mince.
Alors, comment différencier facilement un actif spéculatif d’un investissement?
Partons d’un principe: il faut avoir une attente raisonnable que le placement puisse prendre de la valeur avec le temps, ou générer un gain et/ou des revenus réguliers.
Pour qu’un investissement ait du sens, ça prend habituellement des biens productifs, qui engendrent de la croissance.
- Si la table de billard d’Yvan était placée dans un resto-bar avec un mécanisme de paiement qui permette d’y insérer une pièce de 2 $ pour jouer une partie… ça deviendrait un investissement.
- Dans son sous-sol, c’est juste une dépense.
Remarquez qu’une attente raisonnable peut aussi émerger d’une jeune pousse techno qui développe un produit prometteur, ou encore d’une voiture ancienne qui prend de la valeur
Vous avez du mal à distinguer les investissements des objets de spéculation?
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Voici mes 5 critères de base qui servent à déterminer si un actif possède un potentiel d’appréciation raisonnable et peut être qualifié d’investissement:
- Il existe un marché ou une demande suffisamment importante pour ce type d’actif/produit. Il y a donc des comparables.
- Ce bien est liquide, c’est-à-dire qu’il peut être revendu facilement et rapidement.
- Vous pouvez déterminer sa valeur intrinsèque d’une façon mathématique en vous servant de ses revenus, dividendes, loyers, redevances, tarifs de location, etc.
- Ses qualités reposent sur des faits, et non seulement sur des opinions et tendances.
- Plus vous détenez cet actif longtemps, plus le risque de perte du capital se réduit, voire s’élimine.
Aussi, je vous invite à la méfiance face aux titres dont on parle beaucoup: leur notoriété ne prouve pas à elle seule leur valeur véritable, et rien ne dit que l’appréciation de valeur dont ils ont pu bénéficier dans le passé se répètera dans l’avenir.
- L’effet de foule est souvent trompeur. Il gonfle artificiellement les prix.
- On trouve plus d’aubaines hors des sentiers battus.
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