Conseils pour vos FINANCES
Un virus qui contamine vos placements?
[crédit photo: Gerd Altmann | Pixabay]
- Les conflits d’intérêts minent la confiance des investisseurs envers les institutions et nuisent à l’atteinte de vos objectifs.
- Une récente réforme des autorités canadiennes des marchés financiers oblige maintenant les cabinets à informer les clients des situations pouvant entrainer des conflits d’intérêts. Vous devriez y porter attention.
Récemment, un auditeur de mon balado, Sylva, m’a fait parvenir le relevé de placement, daté du 30 juin dernier, de son compte géré par une grande société financière. Il était intrigué par une mention encadrée figurant sur la première page.
ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA NOUVELLE DÉCLARATION DES CONFLITS D’INTÉRÊTS Conformément à une nouvelle réforme des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, vous trouverez ci-joint la déclaration des conflits d’intérêts. À noter qu’aucune action n’est requise de votre part.
Je ne suis absolument pas d’accord avec la fin de la dernière phrase: «aucune action n’est requise de votre part».
Elle est valide seulement pour les gens qui comprennent parfaitement de quoi il s’agit et, surtout, qui savent ce qu’il faut faire pour ne pas être exposé à des conflits d’intérêts potentiels.
L’action à faire immédiatement est plutôt d’analyser attentivement toutes les pages des relevés et de chercher des précisions.
Dans ce cas, le chat sort du sac à la page 9, après les notes légales. C’est un court paragraphe nommé «rémunération incitative» qui a éclairé ma lanterne et celle de Sylva.
«Le représentant peut gagner une rémunération incitative sous la forme d’un boni en plus de son salaire (…). Les programmes de bonification sont basés sur plusieurs critères, dont la profitabilité du produit pour [nom de la financière] et des volumes de ventes. Le représentant pourrait donc être incité à recommander un produit afin d’atteindre son objectif de vente, même s’il ne s’agit pas du meilleur produit pour répondre aux besoins et aux objectifs de placement du client (…).»
À long terme, les conflits peuvent vous coûter une fortune
Ceci n’a rien d’anodin.
On comprend qu’avant même d’avoir écouté son client, un représentant de cette financière pourrait avoir déjà choisi des produits favorisant d’abord la profitabilité de la firme, et ce, aux dépens des meilleurs intérêts du client.
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Si un conseiller libre de toute contrainte cherche, dans la catégorie «équilibré mondial neutre», le portefeuille de fonds ou le FNB le moins onéreux en frais et le plus payant pour le client, il a le choix parmi 551 produits.
Leurs rendements annualisés moyens sur 10 ans varient entre 1,8% et 14,9%.
Pour un investisseur qui aurait investi 100 000 $ il y a 10 ans, l’écart est monstrueux.
- Le portefeuille qui a obtenu le meilleur résultat a maintenant une valeur marchande de 401 400 $.
- Celui qui a obtenu la plus faible croissance a une valeur de seulement 119 178 $.
- C’est un écart – je devrais plutôt dire un canyon – de 282 222 $.
Et si le portefeuille qui a obtenu le plus faible rendement avait été celui qui, justement, avait appartenu à la société financière, et que le représentant avait recommandé à son client pour augmenter sa propre rémunération?
Dans cette hypothèse, l’impact aurait été spectaculaire: le «virus du conflit d’intérêts» aurait pu bouffer 93% de la croissance potentielle.
La bonne nouvelle, c’est que les clients sont maintenant avisés et peuvent prendre des décisions financières plus éclairées.
Je lève mon chapeau aux Autorités canadiennes en valeurs mobilières pour cette réforme essentielle à la protection des meilleurs intérêts des investisseurs.
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Conseils
- Si vous trouvez ce genre d’avertissement dans vos relevés, exigez un rendez-vous en personne avec votre représentant.
- Demandez la preuve que vos produits sont les meilleurs ou les mieux adaptés à vos objectifs.
- Exigez des détails sur sa rémunération et ses bonis.
- Si les réponses ne vous conviennent pas, cherchez du soutien auprès de firmes ou de planificateurs libres d’offrir tous les produits de l’industrie sans contrainte ni conflits d’intérêts potentiels.
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