Québec protégera l’île d’Anticosti et les forêts du Lac-à-Moïse, mais pas de la foresterie

Mis à jour le 11 août 2022
par Johanna Sabys
  • Le gouvernement Legault a choisi ces deux territoires pour étrenner, sous la forme de projets pilotes, ses nouvelles Aires protégées d’utilisation durable (APUD) créées en février dernier. 
  • Ces projets pilotes doivent permettre de protéger la quasi-totalité de l’île d’Anticosti, et 750 km2 de forêts anciennes dans le secteur du Lac-à-Moïse, au nord de Québec. Mais selon Québec solidaire, ces projets ne devraient pas compter pour atteindre la cible officielle d’aires protégées, parce que Québec ne ferme pas la porte à la foresterie dans les APUD. 

La désignation d’Aire protégée d’utilisation durable interdit «les principales activités de nature industrielle», dit le ministre de l’Environnement Benoit Charette.

  • Sur les territoires choisis, il n’y aura plus d’activités commerciales d’aménagement forestier, d’exploitation minière ni de production d’énergie, précise-t-il.
  • Certaines activités restent toutefois tolérées, notamment des activités récréotouristiques.

Pour Québec solidaire, ces projets n’apportent aucun gain au registre des aires protégées.

  • Selon la porte-parole de QS en matière de forêts, de faune et de parcs Émilise Lessard-Therrien, la cible de 17% d’aires protégées n’est toujours pas atteinte – contrairement à ce qu’affirme Québec.
  • «C’est comme si le directeur des Canadiens de Montréal faisait une conférence de presse pour déclarer son intention de gagner la coupe, dit-elle, et qu’il se félicitait en même temps comme s’il l’avait déjà dans les mains.»

Le gouvernement Legault dit qu’il respectera les règles internationales.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et plusieurs pays souhaitent protéger 30% de la planète d’ici 2030.

  • Cet automne, ils comptent faire établir cet objectif comme nouvelle cible mondiale, lors de la COP15 sur la biodiversité.

Or,«une aire qui permet l’exploitation industrielle n’est plus une aire protégée», soutient Québec solidaire.

  • «Les règles de l’UICN sont claires, affirme Émilise Lessard-Therrien: il ne peut y avoir de foresterie industrielle dans une aire protégée».
Johanna Sabys