Fin de l’urgence sanitaire: Christian Dubé s’est «mal exprimé»

Publié le 19 mai 2021
par Johanna Sabys
  • Le ministre de la Santé Christian Dubé est revenu sur les propos qu’il a tenus mardi. Il avait laissé entendre que l’état d’urgence sanitaire serait maintenu tant que les conventions collectives ne seraient pas «réglées» avec les syndicats.
  • Les syndicats et l’opposition se sont indignés en comprenant que le gouvernement Legault se servait de l’urgence sanitaire pour imposer certaines conditions aux travailleurs de la santé, et presser les syndicats d’accepter ses offres de conventions collectives. 

Christian Dubé a affirmé qu’il avait «mal traduit sa pensée».

  • «L’urgence sanitaire n’a aucun lien avec la négociation.»
  • «Dès que la pandémie sera derrière nous, l’urgence sanitaire ne sera plus nécessaire.»

Lors de l’annonce du plan de déconfinement, Christian Dubé avait indiqué que l’état d’urgence sanitaire avait notamment permis au gouvernement:

  • de suspendre plusieurs clauses des conventions collectives, comme les vacances des infirmières; et
  • de déplacer du personnel d’un établissement ou d’un service à l’autre.

Le ministre de la Santé a souligné aujourd’hui que l’état d’urgence sanitaire avait également permis:

  • d’offrir des primes «Covid» temporaires au personnel soignant; et
  • d’engager des vaccinateurs. 

Le mal était fait.

  • Les représentants syndicaux ont exprimé dès mardi soir leur indignation.
  • Les explications du ministre de la Santé n’ont pas suffi à les calmer. 

Les travailleurs «ont très bien compris» ce qui se cachait derrière les propos de Christian Dubé, selon la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ).

  • Les conventions collectives et l’urgence sanitaire sont «deux choses qu’on ne peut pas se permettre de mélanger», souligne la présidente de la FIQ Nancy Bédard.
  • S’il n’y a presque plus de cas de Covid-19, dit-elle, il faut mettre fin à l’état d’urgence sanitaire, et au décret unilatéral des conditions de travail.

L’opposition partage cet avis.

  • Ces propos prouvent que le gouvernement veut continuer à gouverner par décret, à des fins plus politiques que sanitaires, croit la cheffe libérale Dominique Anglade.
  • Le porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois juge «irresponsable et dangereux d’instrumentaliser l’état d’urgence sanitaire pour mettre la pression sur les syndicats dans un contexte de négociation».


Johanna Sabys