L’investissement du fédéral et du provincial dans la haute vitesse ne rendra pas l’accès à Internet plus abordable, préviennent des fournisseurs indépendants

Publié le 22 mars 2021
par Alain McKenna
L’investissement du fédéral et du provincial dans la haute vitesse ne rendra pas l’accès à Internet plus abordable, préviennent des fournisseurs indépendants

(source: Unsplash)

  • Québec et Ottawa se sont entendus avec six fournisseurs de services Internet pour brancher 250 000 foyers québécois à Internet au plus tard à l’automne 2022: Bell, Vidéotron, Cogeco, Sogetel, Telus et Xplornet.
  • Or, les réseaux de ces fournisseurs n’entreront pas en concurrence directe entre eux et ne seront pas immédiatement partageables avec des fournisseurs régionaux indépendants. Sans concurrence directe, chaque fournisseur aura moins de pression d’offrir des tarifs peu élevés à ses nouveaux clients.

La volonté des deux paliers de gouvernement est d’offrir la haute vitesse, soit un accès réseau à un débit de réception d’au moins 50 mégabits/seconde et d’envoi de 10 mégabits/seconde.

Pour atteindre ce débit, les fournisseurs partenaires du projet devraient déployer de la fibre optique jusqu’au domicile des consommateurs, une technologie appelée fiber to the home, ou FTTH.

Le CRTC a autorisé en 2015 le partage avec des fournisseurs indépendants des réseaux FTTH – comme le réseau Bell Fibe. 

Mais depuis, le CRTC et les opérateurs de ces réseaux ne s’entendent pas sur les moyens pour permettre ce partage.

Résultat: 

  • Les fournisseurs indépendants n’ont pas accès aux foyers desservis par la fibre. 
  • Ils ne pourront pas non plus offrir leurs services dans les régions visées par l’investissement gouvernemental annoncé aujourd’hui.

«On ne débattra pas de l’importance, en 2021, d’avoir accès à la haute vitesse. Mais on ne doit pas non plus oublier l’importance d’y avoir accès à un coût raisonnable», argumente Jean-Philippe Béïque, PDG d’Ebox, le principal fournisseur indépendant régional au Québec.

  • Il accuse le gouvernement de financer «l’installation de monopoles» dans les régions éloignées du Québec.
  • «Et quand il n’y a qu’un seul fournisseur, le service coûte cher. Cela peut aller jusqu’à coûter deux fois plus cher aux consommateurs, sans autre raison que l’absence de concurrence locale.»
Alain McKenna