Haïti: l’assassinat du président Jovenel Moïse crée un vide politique
Mis à jour le 29 sept. 2021
Publié le 7 juil 2021
- Le président haïtien a été assassiné la nuit dernière à son domicile par des assaillants armés. Sa femme Martine Moïse, blessée dans l’attaque, a dû être hospitalisée.
- Le premier ministre sortant Claude Joseph a déclaré un état de siège. Selon lui, la situation serait sous contrôle. Mais certains craignent le pire pour le pays – déjà en pleine crise politique.
Qui va prendre le pouvoir?
- Le premier ministre sortant Claude Joseph a confirmé l’assassinat du président, et il a présidé aujourd’hui un Conseil des ministres extraordinaire.
- Ce matin, il a affirmé au New York Times qu’il était responsable du pays.
Le président venait pourtant de désigner un successeur à Claude Joseph.
- Jovenel Moïse a nommé lundi un nouveau premier ministre, et lui a demandé de «former un gouvernement d’ouverture» et de résoudre «le problème criant de l’insécurité».
- Ariel Henry devait donc devenir le nouveau premier ministre du pays – le 7e en 4 ans – mais il n’était pas encore officiellement entré en fonction.
Deux premiers ministres et… deux constitutions:
La Constitution de 1987 prévoit que le président de la Cour de cassation doit prendre le pouvoir en cas de vacance de la présidence.
- Or, le juge en chef de la Cour est décédé, il y a deux semaines, de la Covid-19.
Des amendements de la Constitution, entrés en vigueur en 2012, donnent plutôt le pouvoir au premier ministre en cas de décès du président.
- Mais ils sont contestés par l’opposition et une partie de la population, parce qu’ils n’ont été rédigés qu’en français – alors que la Constitution de 1987 avait été rédigée en français et en créole.
Depuis un an et demi, le président Moïse gouvernait par décret, et la durée de son mandat était contestée.
- Selon la plus haute autorité judiciaire d’Haïti, son mandat de 5 ans s’était terminé en début d’année.
- Mais Jovenel Moïse affirmait qu’il lui restait encore un an au pouvoir, jusqu’en février prochain.