Le vrai enjeu des entreprises: la perception

Melissa Amoa, fondatrice du cabinet AMOA, est stratège en notoriété. Elle aide dirigeants, entreprises et institutions à transformer leur visibilité en capital d’influence, de prestige et de croissance.

Selon Statistique Québec, la province comptait 957 025 entreprises actives en décembre 2023.

Pourtant, 3 534 d’entre elles ont déposé un dossier d’insolvabilité entre mai 2023 et mai 2024, une hausse de presque 44% par rapport aux 12 mois précédents, selon le Bureau du surintendant des faillites.

Ces chiffres traduisent une réalité implacable: dans un marché saturé d’offres et d’images, la réussite ne repose plus uniquement sur la performance, mais sur la perception de cette performance.

Causes visibles des échecs

Parmi les causes les plus fréquentes d’échec, on retrouve:

• la mauvaise gestion financière;
• la mauvaise adéquation produit-marché; et
• le manque d’innovation stratégique.

Mais même lorsque ces aspects sont maîtrisés, certaines entreprises peinent à franchir un palier: elles souffrent d’un déficit de perception.

Le véritable différenciateur: la perception

La perception, c’est la représentation mentale qu’une entreprise construit dans l’esprit de ses clients, de ses employés et de ses partenaires.

Selon l’étude Thinking vs. Feeling: The Psychology of Advertising, publiée par la University of Southern California (USC), et reprise notamment par Forbes et d’autres médias spécialisés, un individu moyen serait exposé à 4 000 à 10 000 publicités par jour, tous canaux confondus: télévision, radio, réseaux sociaux, affichage ou web.

Dans ce contexte d’hyperstimulation visuelle et cognitive, la perception devient un enjeu stratégique: ce n’est plus la qualité du produit qui attire, mais la clarté du récit qui le soutient.

Structurer la perception de son entreprise

1. Clarifier le récit d’entreprise

Une organisation doit pouvoir résumer sa raison d’être en une phrase forte, orientée vers la différenciation et le bénéfice client.

• Plus le récit est clair, plus il inspire la confiance.

2. Assurer la cohérence entre discours, expérience et symboles

Le logo, le ton, le service client et les décisions publiques doivent raconter la même histoire.

• L’incohérence détruit la crédibilité.

3. Traduire la valeur en preuves visibles

Publications, collaborations, études, témoignages:

• tout ce qui rend la qualité observable renforce la légitimité.

4. Mesurer sa notoriété

Suivre les indicateurs de confiance, de réputation et de visibilité permet de piloter l’image comme un levier de performance durable.

Aujourd’hui, la bataille économique n’oppose plus seulement les produits, mais les perceptions.

Ceux qui structurent la manière dont ils sont perçus finissent toujours par dominer ceux qui ne le font pas.