Conseils pour vos FINANCES
Conflits d’intérêts en finance: voici des pistes pour les éviter
[crédit photo: Icons8 team | Unsplah]
- Bien que la règlementation qui encadre les conseils financiers se soit grandement améliorée ces dernières années, il existe des zones d’ombre dont il faut se méfier si vous voulez éviter de payer trop cher.
- La gestion du patrimoine touche autant les valeurs mobilières, l’immobilier, les assurances, les produits et services bancaires que les affaires juridiques, le droit des affaires et la fiscalité. Mais les meilleurs produits et experts de toutes ces disciplines se retrouvent très rarement tous au même endroit.
Les professionnels sont encadrés par plusieurs organismes dont l’AMF, l’OCRCVM, la Chambre des notaires, l’Ordre des comptables professionnels agréés, le Barreau, le Bureau du surintendant des institutions financières, l’OACIQ, etc.
Se retrouver dans ce dédale de bureaucratie est très complexe.
Depuis le début des années 2000, j’observe que les grandes sociétés financières et comptables ont multiplié les filiales, spécialisées chacune dans une discipline sujette à sa propre règlementation.
Au sein de leur groupe, elles se refilent la clientèle en jouant les équilibristes à travers les nuances de la règlementation.
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Certains murs sont moins étanches qu’ils devraient l’être
Récemment, j’ai pu observer les agissements douteux d’une firme-conseil en rémunération globale.
Sous le couvert d’une analyse «impartiale» des actifs du dirigeant d’une PME, elle refilait le fruit de ses découvertes à sa division de gestion privée… qui a pu bien sûr facturer ensuite des honoraires supplémentaires.
La firme de gestion privée s’est servie des renseignements obtenus pour solliciter le dirigeant de PME, en ayant déjà sur lui toutes les informations pertinentes.
Or, les régulateurs exigent d’établir un «mur de Chine» étanche entre diverses filiales œuvrant sous des règlementations différentes afin d’éviter de multiples ventes croisées et des avantages indus.
En fin de compte, tout le processus d’analyse devenait vicié, car teinté par un conflit d’intérêts sous-jacent. Au diable l’objectivité! On comprend que le but ultime était de rafler le compte.
- Se présenter comme «analyste objectif» n’était qu’un appât commercial.
Ce genre de situation rappelle le cas du cabinet comptable Arthur Andersen et de son laxisme dans le cas d’Enron.
- Depuis ce temps, pour un même client, les grandes firmes comptables doivent choisir entre des mandats de consultation ou d’audit.
Certains clients ne s’aperçoivent même pas avoir ainsi glissé lentement dans l’entonnoir du «développement des affaires» d’une machine de vente bien huilée.
Dans le domaine financier, on va dire «passer la gratte».
Cette pratique discutable consiste à ramasser, au sein d’une firme «multiservice», presque tous les produits et services financiers et comptables dont une famille ou une organisation peut avoir besoin.
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Pourquoi une grande concentration est néfaste?
Il est tout à fait improbable qu’une institution possède TOUS les meilleurs produits et experts au meilleur tarif qui soit.
La concentration vise plutôt à «attacher» le client à long terme.
- Lorsqu’on détient dans une institution ses comptes de banque courants plus quelques produits financiers, changer d’organisation devient pénible.
- Même insatisfait, on hésite à déménager ses pénates.
Le temps passe et il en peut en résulter des milliers de dollars en frais trop élevés ou en perte d’opportunité.
Voici quelques drapeaux rouges qui pourraient vous alerter de conflits d’intérêts potentiels.
L’institution n’offre que ses produits.
Dans pareilles circonstances, il est évident qu’on favorise l’intérêt de l’organisation avant le vôtre.
Des cabinets ayant accès à l’ensemble du marché vont plutôt, en amont, identifier vos besoins avant de faire une recherche approfondie de produits adaptés précisément à vos objectifs.
On évite de discuter ou d’analyser l’impact fiscal des produits offerts et des transactions financières proposées.
L’impôt est un incontournable dans nos décisions financières.
Ceux qui escamotent le sujet savent bien que le net-net (net de frais et net d’impôt) est l’élément le plus pertinent pour comparer des stratégies.
Le courtier immobilier insiste pour que vous preniez son inspecteur, son notaire et/ou son prêteur hypothécaire.
Ce cas de figure n’exige pas trop d’explication: oui, le courtier peut recevoir des récompenses en argent ou en cadeaux pour ses références. Ce n’est pas de la gentillesse désintéressée.
Une institution vous dirige amicalement vers ses professionnels pour d’agir comme liquidateur testamentaire, fiduciaire, notaire, actuaire, gestionnaire, conseiller en assurance, etc.
Il en résulte un véritable «bar open» de frais et d’honoraires.
- Les cabinets qui se qualifient de family office peuvent rassembler sous un même toit des dizaines de professionnels chevronnés.
- Mais ce ne sera pas gratuit et rien ne prouve que vous aurez droit au meilleur rapport qualité-prix.
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