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Lendemain de veille plus difficile quand vous avez mélangé plusieurs alcools? Ça dépend lesquels

Publié le 23 déc 2021
par Agence Science-Presse
Lendemain de veille plus difficile quand vous avez mélangé plusieurs alcools? Ça dépend lesquels

(Source: Pexels)

  • S’abstenir de mélanger les alcools, est-ce un moyen d’éviter la gueule de bois? 
  • C’est d’abord la quantité totale d’alcool ingurgitée qui est le meilleur prédicteur de l’intensité de la gueule de bois. Mais les types d’alcools jouent aussi un rôle.

L’impression qu’un mélange fait une différence peut venir de deux choses: 

  • La consommation d’une variété de boissons alcoolisées amène généralement les fêtards à mal évaluer la quantité totale d’alcool consommée, et à sous-estimer leur niveau d’intoxication. 
  • Tous les alcools n’agissent pas avec la même intensité.

Pour une même quantité d’alcool, certains choix se révèlent meilleurs que d’autres pour diminuer les symptômes désagréables au réveil. 

  • Une étude parue en 2010 avait par exemple comparé les effets du bourbon et de la vodka pour savoir lequel de ces deux alcools forts provoquait la gueule de bois la plus intense. 
  • Près de 100 jeunes adultes s’étaient prêtés au jeu. Résultat: ceux qui avaient consommé du bourbon avaient des symptômes plus sévères au réveil que ceux qui avaient consommé de la vodka.

Les congénères expliqueraient cette différence. 

  • Les congénères sont des sous-produits issus du processus de fermentation, comme le méthanol, l’acétone et l’acétaldéhyde, de même que certains tanins. 
  • Ils peuvent avoir des effets toxiques et influencer aussi le rythme de dégradation de l’alcool. 

La fermentation en baril donne sa couleur foncée aux boissons, mais elle introduit du même coup certains de ces composés organiques dans la bouteille. 

Généralement, les alcools foncés ont donc une teneur plus élevée en congénères que les alcools plus pâles. 

  • Le bourbon contient 37 fois plus de ces molécules que la vodka.

L’hypothèse la plus répandue est que l’ajout des congénères augmente l’intensité des maux de tête et de la nausée – même si, en théorie, c’est à l’éthanol que l’on devrait imputer la responsabilité de la gueule de bois, parce que cette molécule se retrouve dans tous les alcools. 

Exemple d’application de cette hypothèse:

  • Le méthanol (un congénère) est métabolisé de la même façon que l’éthanol, mais les enzymes préfèrent dégrader l’éthanol en premier. 
  • Résultat: le méthanol, en restant plus longtemps dans l’organisme, prolongerait les effets du verre d’alcool.

Cette hypothèse n’explique toutefois pas tout. 

Tout le monde n’est pas sensible à l’alcool de la même façon.

  • En 2008, une recherche aux États-Unis avait suggéré que certains des buveurs semblaient «résistants» à la gueule de bois, peu importe le type d’alcool. 
  • Une autre étude, danoise, menée auprès d’une centaine de jeunes adultes, a conclu qu’environ 30% d’entre eux n’avaient pas de gueule de bois, même après «plus de 12 verres».

Certains alcools sont plus susceptibles de causer la «gueule de bois», comme le vin rouge et le brandy.

  • D’autres le sont moins, comme le vin blanc et la vodka.

Dans quel ordre est-il préférable de boire? 

La logique, indépendamment du rôle des congénères, est: 

  • de commencer par les plus faibles en alcool, par exemple la bière;
  • puis de migrer progressivement vers l’alcool fort, comme la vodka ou le rhum. 

L’intoxication se fait ainsi plus lentement et le jugement est donc moins rapidement altéré.   

Agence Science-Presse