Carboneutre en 2050? Il faudrait tripler les investissements verts

Mis à jour le 22 juil 2022
par Johanna Sabys
  • L’Agence internationale de l’énergie (AIE) affirme que la transition énergétique mondiale est «trop lente»: les plans actuels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne permettront pas d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
  • À 2 semaines de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP26), l’AIE alerte les États sur le chemin qu’il reste à parcourir: les investissements dans des projets énergétiques décarbonés devraient tripler d’ici 10 ans pour contenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C.

Dans son rapport annuel, l’AIE calcule que, si les États tiennent leurs engagements climatiques actuels, cela ne permettrait de réaliser que: 

  • 40% des réductions d’émissions de GES nécessaires pour atteindre la carboneutralité en 2050; et
  • 20% seulement des réductions qu’il faudrait effectuer d’ici 2030 pour contenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C à la fin du siècle. 

3 scénarios sont désormais possibles, selon l’agence.

1) Les États continuent sur leur lancée

  • Certes, les énergies propres se développent. 
  • Mais la hausse de la demande en énergie et l’industrie des énergies fossiles font en sorte que les émissions de GES se maintiennent au niveau actuel. 
  • Résultat: la température grimpera de 2,6 °C à la fin du siècle par rapport au niveau préindustriel.

2) Les États appliquent et réussissent leurs plans climatiques actuels

  • La demande en énergies fossiles atteint son sommet en 2025 – grâce à l’efficacité énergétique et le développement des voitures électriques. 
  • Résultat: la température grimpera de 2,1 °C.

3) Le monde atteint la carboneutralité en 2050.

  • C’est la seule solution pour contenir l’augmentation de température à 1,5 °C. 

Pour que ce 3e scénario devienne réalité, les États doivent investir «massivement et rapidement dans les énergies propres» en triplant d’ici 10 ans les investissements qui sont prévus actuellement, dit l’AIE.  

  • Sinon, le monde subira le réchauffement climatique, et aussi des «turbulences» en matière d’approvisionnement en énergie. 

Les chefs d’État doivent faire leur part à la COP26, réclame l’AIE.  

  • Elle souhaite que les années 2020 soient «la décennie du déploiement massif des énergies décarbonées».
Johanna Sabys