Entrevue
Québec promet de nouveaux logements «abordables et sociaux»
(source: Brandon Griggs / Unsplash)
- Le gouvernement Legault a annoncé mercredi un partenariat avec le Fonds de solidarité FTQ, le Mouvement Desjardins et Fondaction pour construire 3 000 logements abordables et sociaux d’ici 3 à 5 ans.
- Ces logements ne seront pas abordables pour des personnes à faibles revenus, déplore Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec. Par ailleurs, avec les retards accumulés, dit-il, Québec n’annonce pas vraiment de nouveaux logements.
Le gouvernement va investir:
- 350 millions $ dans les projets du Fonds de solidarité FTQ et du Mouvement Desjardins qui s’engagent à rendre disponibles 2 000 logements abordables et sociaux d’ici 3 ans; et
- 45 millions $ dans les projets de Fondaction qui doit construire 1 000 logements en copropriété abordables d’ici 5 ans.
C’est quoi un logement «abordable»?
La grande question est de savoir ce que le gouvernement entend par logements «abordables», souligne Cédric Dussault.
- Si on s’appuie sur les logements dits abordables qui ont été construits ailleurs au Canada, dit-il, «les unités sont très chères».
- Selon lui, ces logements sont présentés comme abordables seulement parce qu’ils sont moins chers que le marché actuel.
«Rien pour le logement social»
Lorsque le gouvernement accole «abordables et sociaux» dans son annonce, «il évacue la portion de logements sociaux», dénonce Cédric Dussault.
Le danger, selon lui, est que le gouvernement finisse par ne plus financer de logements pour les personnes à faibles revenus.
«Le gouvernement n’a pas annoncé de nouvelles unités, dit Cédric Dussault, mais des unités déjà approuvées par des gouvernements précédents et qui n’ont jamais été construites.»
- Selon lui, il y aurait un retard accumulé de 15 000 logements sociaux.
- Depuis 4 ans, moins de 1000 logements sociaux ont été construits.
Le plus gros problème reste «l’explosion» du prix des loyers.
«Même si 50 000 logements sociaux étaient construits demain matin, ils ne régleraient pas l’explosion des loyers due à un manque de contrôle du marché privé.»
Le RCLALQ vient de publier une enquête sur les hausses de loyers observées l’an dernier à travers la province [détails dans notre article (27 juin)].