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Dune est-il un précurseur du mouvement écologique?

Mis à jour le 14 mai 2022
par Agence Science-Presse
Dune est-il un précurseur du mouvement écologique?

(Source: Warner Bros)

  • La nouvelle version cinématographique du roman Dune actuellement sur les écrans porte des messages écologiques qui vont bien au-delà de ce que l’auteur américain Frank Herbert souhaitait au moment de sa publication en 1965. Le mouvement écologique n’existait pas encore. 
  • Avant d’être écologique, ce roman est l’une des œuvres les plus importantes de la science-fiction. Il jongle avec la politique, la guerre, la philosophie et la religion dans un futur lointain centré autour de la planète Arrakis. 

En 1965, le mouvement écologique n’existait pas

  • Le livre de la biologiste américaine Rachel Carson The Silent Spring, souvent qualifié d’acte de naissance du mouvement écologique pour sa dénonciation de la pollution des écosystèmes, a été publié en 1962.
  • La fameuse photo du «lever de Terre» au-dessus de la surface lunaire n’a été prise qu’en 1968.
  • Le premier Jour de la Terre n’a été célébré que par une poignée de passionnés en 1970.

Herbert a ouvert la voie à d’autres auteurs

«Dune est un point tournant pour une science-fiction qui prend l’écologie au sérieux en tant que concept», jugeait dans un article du magazine Salon en 2015 l’Américain Gerry Canavan, co-auteur d’un livre intitulé Green Planets: Science Fiction and Ecology.

Parmi les thèmes récurrents du roman

1 ) L’aridité de la planète Arrakis, symbolisée par la technologie des Fremen qui leur permet de récupérer chaque goutte d’eau produite par leur corps. 

2 ) Le rêve de transformer la planète en un monde plus habitable, symbolisé par un personnage, Lyet-Kynes, une «écologiste planétaire».

  • «Au-delà d’un point critique dans un espace fini, lui fait dire Herbert dans son roman, la liberté diminue alors que le nombre augmente. 
  • C’est vrai autant des humains dans l’espace limité d’un écosystème planétaire que ça l’est des molécules de gaz dans une fiole scellée. 
  • La question humaine n’est pas combien peuvent possiblement survivre à l’intérieur du système, mais quelle sorte d’existence est possible pour ceux qui vont survivre.»

3 ) Mais aussi l’anticolonialisme: les habitants d’Arrakis, les Fremen, sont opprimés par la riche famille qui exploite leur planète. 

  • Ils voient dans le héros du roman, le jeune Paul Atreides, le messie qui fera d’Arrakis un paradis qui regorge d’eau.

La vision d’Herbert diffère toutefois de celle des écologistes.  

  • Le rêve de son personnage «écologiste planétaire» était de transformer l’écosystème d’Arrakis pour mieux servir les besoins de ses habitants.
  • Aujourd’hui, les environnementalistes se demanderaient plutôt comment préserver les écosystèmes uniques de la planète Arrakis.

Le roman n’apporte aucune solution aux problèmes environnementaux actuels. 

Selon la chercheuse canadienne en littérature Veronica Kratz, il faut replacer l’œuvre dans le contexte «d’une science de l’écologie basée sur son utilité pour l’humain et sur le contrôle». 

  • Herbert avait été inspiré par un projet de stabilisation des dunes de sable de l’Oregon afin qu’elles causent moins de dommages aux propriétés. 
  • La solution, qu’endossait Herbert à l’époque, fut l’introduction d’une herbe de plage européenne, une espèce qui est devenue invasive et a détruit une partie de l’écosystème local. 

L’auteur américain soutenait cependant les idées écologistes. 

  • Il s’est associé au premier Jour de la Terre.  
  • Dans les deux décennies qui ont suivi Dune, il a écrit plusieurs textes à saveur environnementale. 

Mais aujourd’hui, Herbert serait davantage perçu comme un «capitaliste vert» qu’un défenseur de l’environnement, comme le résume cruellement un épisode récent du balado Imaginary Worlds

Cela ne retire rien aux qualités de son roman qui a remporté à sa sortie les 2 plus prestigieux prix de la littérature de science-fiction et a été traduit en 14 langues. 

Agence Science-Presse