La télémédecine n’a pas tenu ses promesses face à la Covid

Mis à jour le 17 mars 2022
par Johanna Sabys
La télémédecine n’a pas tenu ses promesses face à la Covid

(source: Tumisu / Pixabay)

  • La médecine à distance a dû être déployée à grande échelle pendant la pandémie. Mais elle n’a pas démontré l’efficacité espérée «faute d’encadrement et de financement adéquat» du gouvernement, estime la vérificatrice générale Guylaine Leclerc dans son rapport publié mercredi.  
  • Le ministère de la Santé a attendu juin 2021 pour encadrer la télémédecine. Elle était alors réservée aux patients qui étaient déjà suivis par un médecin et dont les problèmes de santé étaient connus et non complexes. 

Le ministère de la Santé n’était pas «outillé pour pouvoir faire face aux besoins en télésanté», affirme la vérificatrice générale.

Le gouvernement avait sollicité l’avis d’experts sur les avantages de la télémédecine en 2001 et en 2015, souligne-t-elle.

Mais, selon elle, Québec n’a jamais vraiment identifié les besoins des établissements et des patients, ni les possibilités qu’offre cette technologie.

Les établissements et le personnel «n’étaient pas bien préparés», dit la VG. 

Au début de la pandémie:

  • les infrastructures technologiques en place ont limité l’offre de soins de santé à distance; 
  • les établissements avaient des systèmes différents qui ne pouvaient pas communiquer entre eux; et 
  • certains ne disposaient même pas d’un réseau Internet haute vitesse. 

Presque uniquement par téléphone 

Entre mars 2020 et mars 2021, 99% des consultations à distance facturées par des médecins de famille ont été faites par téléphone. La proportion était de 91% pour les spécialistes.

  • La visioconférence a donc été très peu utilisée par les médecins.

Selon Guylaine Leclerc, cela a pu avoir «des impacts sur la qualité des soins offerts, puisque certains actes médicaux requièrent un contact visuel avec le patient, voire un examen physique». 

Elle précise que les échanges par téléphone devraient uniquement servir à:  

  • communiquer des résultats au patient; et
  • faire le suivi de son état de santé après sa sortie de l’hôpital, entre deux rencontres ou après la consultation avec un médecin spécialiste.
Johanna Sabys