Itinérance: quels changements espérer du nouveau plan de Québec?

Mis à jour le 19 oct. 2021
par Johanna Sabys
Itinérance: quels changements espérer du nouveau plan de Québec?

(source: Ev / Unsplash)

  • Le gouvernement Legault a présenté lundi son plan d’action pour lutter contre l’itinérance. Il prévoit d’y investir 280 millions $ d’ici 2026. 
  • Les organismes ont plutôt bien accueilli les mesures dévoilées. La directrice générale de l’Accueil Bonneau et une organisatrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (Rapsim) ont expliqué à InfoBref ce que ce plan va vraiment changer. 

Ce nouveau plan prévoit 280 millions $ de nouvelles dépenses sur 5 ans.

  • Il s’articule autour de 3 grands axes: prévention, accompagnement et intervention intersectorielle. 

Il comprend des montants:

  • pour stabiliser la situation résidentielle des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir;
  • pour les hébergements d’urgence et de transition – dont 10 millions $ réservé aux services pour femmes;
  • pour les services de proximité en itinérance; et 
  • pour stabiliser la situation économique et socioprofessionnelle des personnes – notamment en développant des programmes d’intégration sociale et socioprofessionnelle. 

C’est un plan «sérieux et réaliste», affirme l’organisatrice communautaire du Rapsim, Mariana Racine Méndez. 

Sur le fond, ce plan est «rassurant», dit-elle.

  • Il prévoit de réduire et prévenir l’itinérance, ce qui prouve que c’est un plan «sérieux». 
  • Quand un plan parle plutôt de l’éliminer, ça sonne plus «utopique». 

Mais elle espérait un plus grand «rattrapage» pour les services aux femmes qui sont «sous-financés». 

  • Il y a de «très grands enjeux pour les femmes actuellement: 2 millions $ par an pour tout le Québec, c’est très peu». 

Le plan respecte «les principes directeurs» proposés en juin par un regroupement d’organismes montréalais, souligne Fiona Crossling, directrice générale de l’Accueil Bonneau. 

Concrètement, ce plan permettra

1 ) de financer des programmes d’intégration sociale et socioprofessionnelle; 

  • c’est très «important et pertinent» pour la directrice générale de l’Accueil Bonneau, qui offrait jusqu’ici de tels programmes sans financement public; 

2 ) d’offrir une continuité dans les services d’hébergements: 

  • les personnes doivent quitter leur hébergement le lendemain, explique Fiona Crossling, elles étaient donc «toujours à la recherche de leur prochain lit»;
  • selon elle, un modèle 24h sur 24 et 7 jours sur 7 laissera plus de temps aux organismes pour offrir un soutien psychosocial; et 

3 ) de travailler en partenariat avec les différents services du réseau: 

  • «tout était traité en silos», déplore Fiona Crossling;
  • avec un «continuum de services», il sera désormais possible de référer des personnes et de mieux répondre à leurs besoins.

Les organismes vont surveiller comment les budgets seront employés, indique Mariana Racine Méndez, qui «attend de voir si les résultats répondront bien aux besoins».  

  • Elle croit que les premiers changements devraient être visibles dans les prochains jours lors de l’annonce du plan de mesures hivernales.
Johanna Sabys