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Tendances MÉDIAS

Les salles de cinéma se relèveront-elles de la pandémie?

Publié le 28 nov. 2020
Steve Proulx
par Steve Proulx
Chroniqueur médias à InfoBref
Les salles de cinéma se relèveront-elles de la pandémie?

(Photo: Karen Zhao | Unsplash)

  • Pandémie oblige, l’année 2020 s’annonce comme étant la plus sombre dans l’histoire des salles de cinéma.
  • Or, le déclin des salles de cinéma est amorcé depuis au moins deux décennies, chiffres à l’appui. On se demande aujourd’hui si cette industrie a encore un avenir.

En Amérique du Nord, depuis le tournant du siècle, le nombre de billets de cinéma vendus par habitant poursuit un lent déclin.

Ce que raconte ce graphique:

  • Entre 1980 et 2000, il se vendait chaque année en Amérique du Nord 4,3 billets de cinéma par habitant.
  • Au cours de la dernière décennie (2000-2019), nous n’en sommes plus qu’à 3,7 billets.
  • Certes, en chiffres absolus, il s’est vendu presque autant de billets de cinéma en 2019 que 30 ans plus tôt. Mais c’est parce que pas moins de 90 millions de personnes se sont ajoutées à la population nord-américaine au cours de la même période.
  • Alors que de nombreuses salles de cinéma ont dû fermer en raison de la pandémie, le nombre de billets vendus par habitant a connu une chute drastique en 2020: on prévoit qu’il sera de seulement 0,7 billet cette année.

Depuis presque 20 ans, les salles de cinéma sont moins fréquentées, année après année.

Ce qui s’est passé:

  • L’arrivée du magnétoscope, du cinéma maison et du DVD au cours des décennies 1980-1990 n’a pas été déterminante en ce qui concerne la fréquentation des salles de cinéma. En revanche, l’effet Netflix l’a été.
  • Netflix a lancé son service de vidéo à la demande en 2007. Au 30 septembre dernier, le service comptait 195 millions d’abonnés payants dans le monde, soit près de 37 millions d’abonnés de plus qu’un an auparavant. Une croissance qui équivaut, à peu de chose près, à l’ensemble de la population canadienne.
  • Ces dernières années, les plateformes de diffusion en continu se sont multipliées : Disney+, Crave, Amazon Prime, Apple TV+, etc.
  • Selon l’Observateur des technologies médias, au Canada, le taux d’abonnement à ces services a doublé depuis 2016; 68 % des Canadiens sont aujourd’hui abonnés à au moins un service de streaming.

Le streaming à la conquête de l’attention mondiale:

  • La vidéo à la demande a fourni à la culture populaire de nombreux succès ces dernières années : House of Cards, Stranger Things, Umbrella Academy, The Marvelous Mrs. Maisel, The Crown, etc.
  • Il y a une place à prendre, et c’est à coup de milliards que les grands acteurs de l’industrie du streaming cherchent à s’imposer dans nos habitudes culturelles.
  • Netflix a annoncé cette semaine son intention d’investir un milliard de dollars pour développer à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, le plus grand studio de tournage au monde.
  • Avec la pandémie, des sociétés de production de cinéma ont choisi de lancer leurs films en ligne, s’affranchissant par le fait même d’un coûteux intermédiaire: les salles de cinéma.

La grande question: qu’est-ce qui attend les salles de cinéma?

  • Devant l’ampleur de la vague du streaming, le cinéma en salles connaîtra-t-il le même sort que les ventes d’albums après l’arrivée du MP3?
  • Alors que l’industrie du cinéma cède aux attraits du streaming, quels films seront encore distribués en salles?
  • Pendant combien de temps les recettes au box-office resteront-elles une mesure adéquate pour évaluer le succès populaire d’une œuvre cinématographique?
  • Et surtout, une fois la pandémie derrière nous, le public aura-t-il encore envie d’aller s’entasser pendant quelques heures dans une salle fermée?

J’ose une prédiction: attendons-nous ces prochaines années à voir les cinémas annoncer des changements majeurs, sinon leur fermeture.

J’ose une deuxième prédiction: les cinémas seront peut-être tentés de trouver des moyens d’attirer le public, alors on peut s’attendre à payer notre maïs soufflé beaucoup moins cher!

Steve Proulx